Volt(a)

Volt(a)

Expositions temporaires
Du Lundi 22 janvier 2001 au Dimanche 10 juin 2001

Salle d'exposition temporaire

Directement accessible depuis l’entrée du musée, cet espace est entièrement dédié à la présentation des expositions temporaires.
En 1800, Alessandro Volta (1745-1827), savant italien de Côme, invente la pile. Au XIXe siècle, l'histoire des sciences en fut bouleversée, ainsi que notre quotidien depuis les années 1950. Le Musée des arts et métiers, riche d'une collection exceptionnelle d'objets de physique du XVIIIe siècle liés aux recherches sur l'électricité, se devait de célébrer le bicentenaire de cette invention.

Le parcours de l'exposition Volt(a) plonge le visiteur du Musée des arts et métiers dans une ambiance rappelant d'abord les cabinets scientifiques du XVIIIe siècle où se retrouvent l'insatiable curiosité et les recherches « tous azimuts » des aristocrates et savants passionnés d'expériences. Dans le troisième quart du XVIIIe siècle, ce foisonnement va faire place à une étude plus rigoureuse, plus mathématique, on commence à mesurer, à quantifier et, à partir du XIXe siècle, les salons où se déroulaient les expériences céderont la place aux laboratoires. À travers les instruments et les savants présentés, l'exposition évoque cette évolution vers une nouvelle science et le passage « de l'étincelle à la pile ».

Dans l'entrée du Musée des arts et métiers, enserrée dans un écrin géant, l'imposante machine électrostatique du duc de Chaulnes, haute de 75 mètres, attire les regards du visiteur. C'est l'une des machines électrostatiques du XVIIIe siècle les plus volumineuses, qui permettait d'obtenir des décharges plus puissantes.
Dans la salle suivante, des projections de type lanterne magique reproduisent des images de machines électrostatiques d'un côté et d'éclairs et de foudres de l'autre . Accompagnées d'un fond sonore constitué de bruits électriques, grésillements et craquements, elles rappellent les recherches menées par Benjamin Franklin sur l'électricité atmosphérique et le pouvoir des pointes. Le visiteur entre alors dans l'espace proprement dit de la salle d'exposition. Dans un espace clos, un cabinet scientifique, tel qu'ils existaient au XVIIIe siècle, laisse flotter dans ses vitrines aériennes des objets de curiosité et d'expériences : une vitrine pour les sciences naturelles avec des animaux naturalisés, une vitrine pour les instruments de physique et une grande vitrine pour l'électricité. Au centre, un aquarium dans lequel se dissimulent des poissons torpilles, bien difficiles à apercevoir sous le sable, évoque la controverse fameuse entre Volta et Galvani à propos de leurs recherches sur l'électricité animale. Sur les parois, deux magnifiques tableaux du XVIIIe siècle représentent l'un une expérience de physique, l'autre un cabinet scientifique.
Le visiteur quitte le monde des salons et des cabinets pour aborder, sur une immense table en verre (35 m2 !), des objets de physique utilisés pour des expériences savantes. Ces instruments nous ramènent aux précurseurs de Volta : Nollet, Cavallo, Galvani, Grey, Cavendish et, bien sûr, Benjamin Franklin, présentés sur une frise le long de la table. Une muséographie audacieuse permet au visiteur de contempler les objets directement, sans capot ni vitrine, mais tout de même hors d'atteinte.
Le visiteur arrive maintenant dans l'espace consacré à Volta. Sur une longue table, quatre vitrines abritent des objets marquant les grandes étapes de la carrière scientifique de Volta : l'électrophore, l'eudiomètre, l'électromètre et, finalement, la pile. Autour de la table, des objets, de Volta ou de ses contemporains, complètent les présentations et témoignent de la richesse des recherches en cette fin du XVIIIe siècle.

Un étroit passage, où figurent les noms et dates des nombreux savants du XIXe siècle ayant travaillé à l'avancement des sciences de l'électricité, mène à une salle où la vitrine est cette fois-ci le plancher, sous le verre duquel sont présentés les objets de notre quotidien fonctionnant grâce à la pile : jouets, téléphonie, santé, esthétique, confort, audiovisuel, informatique, horlogerie… Deux siècles plus tard, la pile est plus que jamais au cœur de notre quotidien et de la recherche scientifique.