La Ford T, commercialisée en 1908 et que l’on peut découvrir dans les collections du Musée des arts et métiers, est la première voiture de grande série conçue pour durer, associant qualité et prix modéré. Bien qu’étant le symbole d’une innovation commerciale et sociale, elle ne pourra faire face à la concurrence de General Motors qui propose sans cesse de nouveaux modèles démodant les séries précédentes ! En 1932, au beau milieu de la Grande Dépression, l’américain Bernard London prône un modèle économico-industriel fondé sur le renouvellement prématuré des produits pour stimuler la croissance… Le concept d’obsolescence planifiée est né.

Aujourd’hui, s’il est difficile de démasquer une telle stratégie délibérée, nous avons tous fait l’expérience d’un produit que l’on le jette avant qu’il ne soit usé. Les raisons en sont multiples : impossible à réparer, devenu incompatible avec certains équipements ou tout simplement pour des questions de mode… entraînant comme dommage collatéral, gaspillage des ressources et surplus de déchets. Symptômes d’une course permanente à l’innovation, de nouveaux produits plus performants ou dotés de fonctionnalités inédites mettent sans cesse au rebut leurs prédécesseurs. Face à cette obsolescence multifactorielle, technologique mais aussi affective, de nouveaux concepts émergent : « réparer au lieu de jeter », « louer au lieu d’acheter »... le discours « garantie à vie », apanage des marques de luxe, pourrait bien retrouver grâce à nos yeux de consommateurs !