Les locomotives de type Long Boiler sont représentatives de l’arrivée des machines dites de troisième génération sur le réseau français. L’ingénieur britannique Robert Stephenson chercha à en améliorer la puissance par l’allongement des tubes à fumée de la chaudière, dans les limites imposées par les dimensions des plaques tournantes. Il prit un brevet en 1841 pour un type dont le nom, « long boiler », fait référence aux dimensions de la chaudière. Les Long Boiler sont introduites sur le sol français par la Compagnie du Paris-Orléans, au milieu de l’année 1842, rapidement suivie par la Compagnie du chemin de fer du Nord. Les machines, de construction soignée, donnent entière satisfaction aux administrateurs des compagnies. Le changement de régime douanier en 1844, en taxant fortement les importations, favorisa l’émergence de la production française de locomotive, en particulier pour ces machines : certaines furent construites à Mulhouse, par Jean-Jacques Meyer ; d’autres par Cavé, à Paris, chez Hallette, à Arras, ou encore chez Derosne et Cail, à Paris.
Ce modèle réduit au 1/5, réalisé par Pierre Clair, est attribué au Conservatoire des arts et métiers en 1851. Il a été présenté à l’Exposition universelle de Londres et a été acquis sur les fonds du Ministère du Commerce pour le Conservatoire. Le modèle, spécialement « disposé pour la démonstration », comporte plusieurs arrachements laissant voir l’intérieur du dôme, le faisceau tubulaire de la chaudière ou encore le cylindre et son piston.
Il est actuellement présenté au musée du Familistère de Guise à l’occasion d’une grande exposition rétrospective consacrée à Jean-Baptiste Godin, fondateur du Familistère et soucieux de la cohésion entre le progrès technique et le progrès social.