Saint-Martin-des-Champs naît au XI
e siècle, aux abords de la cité parisienne, sur les ruines d’une nécropole mérovingienne. Ce riche monastère bénédictin, fondé par Henri I
er puis donné à Cluny par son fils Philippe I
er, deviendra sous la Révolution un « Conservatoire pour les arts et métiers ». Une patiente enquête historique menée au cœur de milliers d’archives nous révèle son histoire palpitante, riche d’anecdotes et de rebondissements multiples.
Au XIII
e siècle, l’élan gothique entraîne la « Deuxième Fille de Cluny » dans une exubérante floraison de colonnettes et d’ogives. Aux XIV
e et XV
e siècles, réformateurs rigoureux et commendataires laxistes se succèdent au rythme capricieux de l’Histoire. Cette alternance entraîne la communauté monastique dans une spirale de grandeurs et de misères. Quand Richelieu veut rétablir, à Saint-Martin-des-Champs, l’étroite observance qu’on y avait oubliée depuis les grandes réformes des années 1500, il se heurte de plein fouet à la résistance des « anciens », habitués à une vie paisible et à une règle très... assouplie ! Il faudra plus d’un demi-siècle pour que la réforme s’installe définitivement dans le prieuré parisien.
Au XVIII
e siècle, prieurs commendataires et moines s’opposent dans d’interminables conflits, avivés par les ruineux projets d’un ambitieux renouveau architectural. Avec la Révolution, le prieuré se vide de son inestimable patrimoine. Trois religieux irréductibles y demeurent cependant sous la Terreur… Ils le paieront de leur vie !
Avec Alain Mercier, chargé de recherches historiques au Musée des arts et métiers, auteur de l'ouvrage La Deuxième Fille de Cluny, grandeurs et misères de Saint-Martin-des-Champs (Glénat/Le Cnam, 2012).