Dans le cadre de la saison sur les mobilités et de l’exposition Permis de conduire ?, l’artiste Filipe Vilas-Boas présente au musée des Arts et Métiers, du 24 janvier au 7 mai 2023, deux œuvres : Sans les mains, des volants fantomatiques lévitant dans l’espace comme des reliques post-industrielles, et Entropophone, une installation qui transforme le périphérique en orgue de barbarie.
Filipe Vilas-Boas joue de la porosité entre les mondes réel et virtuel : ses créations combinent récupération, détournement et nouveaux médias. Artiste autodidacte, sa pratique a débuté en 2008 avec des interventions dans l’espace public. Il expose aujourd’hui régulièrement ses œuvres en France et à l’international.
Fin observateur des temps hypermodernes, il s’intéresse en particulier à l’espace public et à son avatar numérique. S’il est question de mobilité chez lui, c’est d’abord à travers l’usage de nos « voitures cognitives » garées dans nos poches : il y examine de manière critique et ironique les accès comme les excès du numérique et tente d’en matérialiser les implications éthiques et esthétiques.
En écho à l’exposition Permis de conduire ?, le musée des Arts et Métiers présente deux de ses œuvres, interprétations poétiques des trajets en voiture.
Techniques mixtes
L’installation met en scène une chorégraphie de 8 volants, chacun connecté à la trajectoire d’une voiture fictive. En choisissant une destination qu’il souhaite rejoindre, le visiteur est invité à faire l’expérience de la délégation de la conduite. Cette « danse » dirigée par l’algorithme peut être suivie en temps réel sur une carte virtuelle. De l’automatisation mécanique à l’automatisation cognitive, Filipe Vilas-Boas questionne la manière dont notre société tend à vouloir littéralement céder le volant à la machine. Sommes-nous prêts à n’être plus que des passagers ?
Flux vidéo en direct, écran, nano-ordinateur et programme informatique
Jouant avec les flux, l’installation est conçue comme une partition en live, dont les lignes correspondent aux files des voitures sur le périphérique de Lyon, les véhicules en seraient les notes. Directement connecté à la caméra de surveillance du trafic routier, le « chef d’orchestre » joue la mélodie de la mobilité et de son impact écologique. L’artiste utilise le langage universel de la musique pour matérialiser la pollution sonore et atmosphérique. Avec une musicalité bancale assumée, le potentiel dissonant de l’Entropophone serait-il le révélateur de la qualité de l’air ?
Visuels HD disponibles sur demande au service presse : Amélie Zanetti, 06 33 59 34 18