Le séminaire Histoire de l'informatique et du numérique a pour objectif de faire connaître cette histoire mais aussi d'en conserver la mémoire. Il est organisé par François Anceau, ancien professeur du Cnam, Chaire de techniques fondamentales de l'informatique, Pierre-Eric Mounier-Kuhn, historien, CNRS, université Paris- Sorbonne et Isabelle Astic, responsable des collections informatique et réseaux au Musée des arts et métiers.
L'objectif du projet RIO était de donner les mêmes moyens technologiques aux pays Sub-saharien qu'à ceux du Nord. Il nous expliquera comment ces pays d'Afrique ont été interconnectés entre eux avant d'être connectés directement à l'Internet dès les premières heures de celui-ci, passant d'une structure gérée par la France à leur propre structure nationale et autonome. Il montrera l'importance de la communauté Unix et des réseaux ouverts dans l'expansion de l'internet.
Les équipes du séminaire "Histoire de l'informatique et du numérique" et du projet « Hist.Pat.info.Cnam » se sont associées pour organiser le colloque Systèmes d'exploitation, un tournant dans l'histoire de l'informatique. Cette journée revient sur un tournant de la recherche et du développement en informatique, à savoir les systèmes d'exploitation. A travers des travaux d’historiens, des réflexions documentaires sur les sources, et des témoignages d’acteurs de cette histoire, l'objectif est de reconstituer l’évolution de cet objet symbole de la modernisation des ordinateurs dans sa portée scientifique et technique, institutionnelle et industrielle, en France et dans le contexte international.
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Daniel Etiemble montrera qu'avec les technologies MOS et CMOS, l’évolution de l’architecture des ordinateurs peut être expliquée par la loi de Moore, la fonction exponentielle et deux équations : celle donnant le temps d’exécution d’un programme et celle donnant la puissance dissipée en technologie CMOS. L’évolution des différents paramètres explique les deux périodes, avant et après le mur de la chaleur, et le virage vers le parallélisme au début des années 2000. Les différentiels entre les exponentielles expliquent la complexification et l’hétérogénéité croissantes des architectures. Daniel Etiemble est professeur émérite à l’université Paris Sud après une carrière à Paris 6, Toronto et Paris 11 où il a enseigné l’architecture des ordinateurs. Il a été directeur d’UER à Paris 6 et président du département d’Informatique à Orsay. Il a été responsable de l’équipe Architecture des ordinateurs du LRI, directeur du PRC-GDR « Architectures Nouvelles de Machines » et président de la section 27 (Informatique) du CNU. Son domaine de recherche est l’évaluation de performance des architectures en fonction des caractéristiques matérielles et des modèles de programmation.
Au début des années 1960, EDF a lancé un projet visant à équiper ses dispatchings d’ordinateurs pour la conduite de son réseau de lignes à très haute tension. La capacité de traiter en temps réel des milliers de mesures et de signalisations, devait permettre de faire face à la gestion de plus en plus complexe des lignes de transport interconnectées et des moyens de production d’électricité correspondants, en forte expansion pour répondre à la consommation électrique croissante. Il s’agit d’un ensemble de 16 calculateurs CAE-CII, reliés entre eux par un réseau téléinformatique et implantés dans huit dispatchings régionaux et à Paris, dont la mise en service s’est achevée en 1971. Le système d’exploitation est réalisé par les fournisseurs, les logiciels d’application par les informaticiens d’EDF. Des systèmes de nouvelle génération, le SIRC pour les régions et le SYSDIC au niveau national, sont étudiés à partir de 1975 et deviennent opérationnels une décennie plus tard avec des ordinateurs Mitra CII et Mini 6 Bull. Une troisième génération sera développée ensuite avec des VAX de Digital Equipment au niveau national et des serveur HP au niveau régional.
Parallèlement à l'évolution des machines informatiques "standard" (ex : IBM 360, DEC Vax, les RISC…), et sous la poussée de l'évolution technologique, la recherche et l'industrie informatique ont développé, dès la fin des années 1960, des machines originales basées sur l'idée de déplacer la frontière entre le logiciel et le matériel dans le domaine des systèmes d'exploitation. La machine du projet Multics : GE 645 (1969) du MIT fut la première réalisation d'une longue série qui se développa dans les années 1970 et dont certains modèles sont encore très largement utilisés.
En France, bientôt 50 ans se sont écoulés depuis le lancement de la première expérience nationale d’introduction de l’informatique en milieu scolaire. Une série d’autres initiatives politiques ont ensuite été ménées, la plus notable étant le plan Informatique pour tous de 1985. Au cours du temps ces politiques ont oscillé relativement à ce que devait être l’informatique dans d’enseignement scolaire : objet ou média d’enseignement, instruments spécifiques… sans qu’une solution stable se dessine. Les politiques de formation d’enseignants ont également varié. Des formations continues ambitieuses ont été très tôt mises en place. Leur coût étant très important, elles n’ont guère duré. Pour leur part, les formations initiales n’ont pas vraiment pris le relais, sauf dans des secteurs disciplinaires spécifiques. À ce jour, l’informatique n’est pas devenue une nouvelle discipline de formation générale, mais les choses pourraient évoluer en raison de l’importance actuellement accordée au “codage”, euphémisme de “programmation”. Cette intervention vise à présenter une synthèse de l’évolution des politiques scolaires liées à l’informatique puis au numérique, à analyser les évolutions qu’elles ont suscitées et à tracer quelques perspectives Cette séance sera présentée par Georges-Louis Baron, professeur émérite en sciences de l'éducation à l'université paris Descartes. Parallèlement à un début de carrière dans l'enseignement des mathématiques (1973 à 1981), Georges Louis Baron s'est intéressé dès 1975 à 'informatique et ses applications pédagogiques. En 1985, il bifurque en sciences de l'éducation, pour réaliser sa thèse sur "La constitution de l'informatique comme discipline scolaire - Le cas des lycées". Ses sujets de recherche vont alors se centrer sur "l'invention, l'innovation et la banalisation relatifs à l’utilisation en milieu éducatif d’environnements et d’instruments informatiques ainsi que l’émergence de nouveaux objets d’enseignement liés à l’informatique.