Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France a initié un important programme de recherches visant à développer ses connaissances quant à la construction des fusées et des missiles, à des fins militaires mais également scientifiques. La création du Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques à Vernon, en 1946, a notamment permis d’étudier les missiles balistiques V2, armes redoutables mises au point par l’Allemagne pendant la guerre et dont la technologie a été en partie reprise pour les premiers lanceurs de l’ère spatiale.
Plusieurs projets de fusées-sondes ont alors été mis en œuvre. L’un des plus importants, baptisé Véronique, s’est traduit par le lancement de près d’une centaine d’engins entre 1950 et 1975, permettant d’améliorer la structure des fusées, leur robustesse ou encore la composition de leur carburant. Parallèlement, en 1958, un second programme, confié à la société Sud-Aviation, devait donner naissance à des fusées-sondes à poudre performantes et d’une utilisation simplifiée. Une première série, comportant des engins baptisés Bélier, Centaure et Dragon, a été complétée dès la seconde moitié des années 1960 par les fusées Dauphin et Éridan, capables de transporter des charges plus volumineuses. Les données collectées au cours de ces très nombreux essais ont été mises à profit avec la création d’une agence spatiale européenne dont les lanceurs ont pu rivaliser avec leurs concurrents américains et soviétiques.
Neuf modèles réduits représentant quelques-uns de ces lanceurs ont construits pour le Musée des arts et métiers, très certainement dans le cadre de l’exposition temporaire
L’Espace, organisée en 1964. Leurs formes et leurs couleurs ne sont pas sans rappeler la fusée dessinée à la même époque par Hergé dans son album
Objectif Lune. Longtemps restés dans l’ombre, les modèles Bélier, Centaure et Éridan seront à nouveau présentés à partir du mois de juin, à l’occasion de l’exposition
Invention/Design : une conception du réel.