
S’ouvrant avec une évocation de l’emblématique pendule de Léon Foucault – « celui, comme le souligne l’artiste Piotr Kowalski, qui le premier a démontré physiquement le mouvement de toupie de la Terre » –, l’exposition s’articule autour de trois sections, « La Mesure du monde », « La Matière dévoilée », « Les Inventions appliquées », chacune se déployant sur un étage du musée, au fil de plusieurs salles thématiques. Y sont abordées des questions aussi variées que la mécanique céleste, la géométrie descriptive, la mesure du temps et de l’espace, l’observation de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, les ondes lumineuses, sonores et électromagnétiques, l’outil, l’énergie ou la cybernétique ; autant de facettes d’un monde que l’homme s’attache depuis toujours à comprendre et à façonner.
À travers le dialogue qu’elle initie, l’exposition Eppur si muove met également à jour des dynamiques qui relient deux domaines souvent artificiellement tenus à distance. Affranchies de la conception d’un art autonome, les œuvres d’art exposées affirment l’importance de la recherche, de la collaboration, de l’expérimentation, de l’instrumentation et des savoirs techniques et scientifiques dans le processus même de création. Symétriquement, au-delà de leur beauté formelle indéniable, les objets techniques du Musée des arts et métiers incarnent la part d’intuition et de créativité qui accompagne toute recherche scientifique. S’esquissent ainsi dans cette exposition inédite les contours d’un « espace partagé » entre artistes et ingénieurs, artistes et scientifiques, lieu de regards croisés, singuliers et complémentaires sur le monde contemporain.