Animorphose
Du Dimanche 7 avril 2002 au Dimanche 8 septembre 2002
Salle d'exposition temporaire
Directement accessible depuis l’entrée du musée, cet espace est entièrement dédié à la présentation des expositions temporaires.
« Tout le monde connaît ces cartons peints, sur lesquels on voit des figures qu'on a peine à deviner, et qui se reconnaissent tout à coup et avec surprise quand on y applique le miroir qui leur convient. » écrit l'abbé Nollet dans le tome V de ses Leçons de physique expérimentale en 1755.
L'anamorphose est au confluent de l'art et des mathématiques. Elle appartient à la catoptrique, « la science des rayons réfléchis » de R. P. Regnault (Entretiens mathématiques, tome III, 1743). Sa réalisation obéit à des règles strictes. « [...] il faut de l'habitude et de la patience pour [les] exécuter comme il faut [...] » souligne Edme Gilles Guyot dans ses Récréations physiques et mathématiques en 1799 ; et « il s'en vend chez les marchands de si mal peints qu'ils paraissent presque aussi défigurés dans les miroirs qu'ils le sont sur les cartons » ajoute-t-il bientôt.
Les miroirs en métal poli, miroirs cylindriques, coniques, pyramidaux ou prismatiques, qui, placés sur le dessin, permettent de reconstituer l'image initiale, sont difficiles à réaliser.
Edme Gilles Guyot précise que le métal est « fort dur à travailler et presque aussi cassant que le verre ». L'abbé Nollet évoque quant à lui « des instruments de pure curiosité ».
Des dessins d'animaux déformés : cheval, éléphant, dromadaire, chien, chat, renard, mouton, escargot, tortue, papillon, abeille, libellule ou oiseau. C'est une véritable Arche de Noé déguisée, un carnaval de formes et de couleurs, que le Cabinet des arts graphiques du Musée des arts et métiers proposera à la curiosité du public au printemps prochain.
Soigneusement dessinées sur carton, à l'encre ou bien à la mine de plomb, coloriées à la gouache ou bien à l'aquarelle, ces planches proviennent du cabinet de physique de Charles (1746-1823), les « Cabinets des curieux » chers à Sigaud de la Fond (Dictionnaire de physique, 1781-1782). Elles font partie des premiers objets entrés dans les collections du musée. Elles ont été restaurées à l'occasion de cet accrochage.