Matériaux : objets phares

Il n'est pas de domaine à la fois plus actuel et plus ancien que celui des matériaux. Depuis les céramistes du néolithique jusqu'aux aciéristes d'aujourd'hui, les arts du feu ainsi que le travail de matériaux naturels comme le bois ou les fibres textiles, ont occupé une place essentielle dans les activités humaines. Le musée présente à la fois les méthodes d'élaboration et les produits finis, reliant l'art à la technique.
 

La deuxième section du musée des Arts et Métiers illustre l’état des techniques, l’organisation de la production, l’évolution du goût ou des habitudes de consommation à travers les processus d’élaboration et de transformation des matériaux depuis le milieu du XVIIIe siècle. Les nombreuses maquettes d’usines et de machines nous rappellent à quel point les conditions de production se sont modifiées, de l’atelier artisanal à la vaste manufacture.

La mise en regard de séries d’outils et de « spécimens » soulignant les différentes phases de fabrication permet de saisir la manière dont on produit des éléments aussi courants que le papier, le tissu, le fer ou le verre. On y trouve de remarquables exemples de sciences appliquées à l’industrie, où des utilisations innovantes de la mécanique et de l’énergie ont été à l’origine de machines révolutionnaires, comme le métier à tisser les étoffes façonnées de Jacques Vaucanson, ou la machine à fabriquer le papier en continu, de Louis Nicolas Robert. Acquis lors des expositions universelles, parfois pour les enseignements de chimie générale, de céramique, de textile ou d’art appliqué aux métiers, les échantillons et produits sont aujourd’hui de précieux témoins des changements des modes de production pendant la révolution industrielle. Menus objets de consommation courants ou objets d’art produits en série, ils associent forme et fonction, conjuguent innovation technique et création artistique, et reflètent l’adaptation de la production au goût.

Aux formes néoclassiques ou orientalistes du milieu du XIXe siècle succèdent ainsi les productions Art nouveau d’Émile Gallé à la Belle Époque puis Art déco de René Lalique pendant l’entre-deux-guerres. La fabrication de l’aluminium, l’utilisation de la galvanoplastie à des fins décoratives puis l’emploi de gutta-percha, de bakélite ou de matières plastiques évoquent la diversité des fabrications et des usages, et l’entrée dans l’ère de la consommation de masse. Simplification des procédés, gains de productivité, augmentation des volumes produits, s’accompagnent d’un renouveau dans la création industrielle. Il n’est ainsi plus nécessaire aujourd’hui de choisir un matériau : on le conçoit « sur mesure », en fonction des besoins de la production.
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