Cristalleries Baccarat et Saint-Louis

Le musée des Arts et Métiers compte parmi ses plus belles collections un ensemble de verres provenant des cristalleries de Saint-Louis et de Baccarat. Comme dans d’autres secteurs, l’influence des enseignements prodigués au Conservatoire et la personnalité même des professeurs titulaires de chaire paraît déterminante pour ces acquisitions.
La verrerie fait partie du cours de Chimie appliquée aux arts, l’une des trois premières chaires du Conservatoire. Les professeurs font réaliser modèles de fours et de machines et entretiennent des contacts avec les industriels.


Eugène Peligot, titulaire de la chaire de 1841 à 1889 est un chimiste intéressé à la fois par les études fondamentales mais surtout par les recherches d’application industrielles. En 1845 alors qu’il est chargé d’une mission officielle à Vienne lors de l’exposition des produits de l’industrie autrichienne, il la prolonge par une visite des verreries de Bohême, accompagné des directeurs des cristalleries de Saint-Louis et de Baccarat.
En janvier 1851, 78 pièces « présentant dans leur ensemble la série complète des cristaux variés que produit cette cristallerie » [Saint-Louis] entrent dans les collections du Conservatoire. En avril de la même année, 94 pièces provenant de Baccarat viennent compléter la présentation des galeries dont le catalogue des collections indique qu’elle « va s’enrichir de nombreux échantillons des produits étrangers achetés à l’Exposition universelle de Londres ». Cette entrée importante, qui n’est pas la première - le Conservatoire avait déjà acquis des pièces de ces manufactures directement auprès de leur dépôt parisien commun, Launay, Hautin et Cie en 1845 – résulte sans doute des liens tissés avec le professeur de chimie. Elle vient aussi rappeler au sein d’une institution nationale prestigieuse l’importance et la variété des productions alors même que pour des raisons idéologiques (refus du libre-échange) les cristalleries lorraines refusent la participation à l’Exposition londonienne.
En 1863 Baccarat présente au Conservatoire un ensemble de pièces gravées à l’acide fluorhydrique du procédé Kessler qui reflètent une avancée technique. Une vingtaine d’années plus tard le Conservatoire achètera 4 pièces reflétant l’évolution de la fabrication. Les cristalleries de Baccarat et de Saint-Louis seront encore sollicitées en 1943 pour le don de pièces destinées à « actualiser » la galerie de céramique et verrerie du musée.
 
Anne-Laure Carré, responsable de la collection Matériaux
 
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