De 18h30 à 20h
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© François Schuiten
La bande dessinée était comique avec Outcault et Christophe, et l’est restée avec Astérix, Dragon Ball et Titeuf. Mais elle s’est faite poétique avec Frank King, Fred et Shaun Tan, épique avec Flash Gordon et Superman, feuilletonesque avec Hergé, Pratt et Urasawa, intimiste avec Chris Ware et Jirô Taniguchi, romanesque avec Posy Simmonds et Alan Moore, minimaliste avec Schulz, Quino et Trondheim, picturale avec Breccia, Baudoin et Loustal… Grâce à des albums comme Maus, C’était la guerre des tranchées ou Gen d’Hiroshima, la bande dessinée est parvenue, mieux peut-être que le cinéma, à représenter l’impossible. Robert Crumb, Yoshiharu Tsuge et Alison Bechdel ont montré à quel point elle se prêtait à l’autobiographie. Joe Sacco, Guy Delisle et Emmanuel Guibert lui ont permis de renouer avec le grand reportage.
Sans prétendre à une exhaustivité devenue impossible, Benoît Peeters, professeur associé au Cnam, évoque des moments majeurs de l’histoire de la bande dessinée, nombreuses images à l’appui. Chaque conférence dure une heure et est prolongée par une discussion.

Auteur de nombreux essais sur l’image, Benoît Peeters est aussi le biographe de personnages aussi différents que Hergé, Jacques Derrida et Paul Valéry.
Benoît Peteers ©Camille Gabarra / Scam
Programme de la saison 2017/2018
• Jeudi 14 septembre 2017, de 18h30 à 20h - VIDÉO DISPONIBLE :
Questions pour une histoire : naissances, renaissances, reconnaissances.

Comment raconter aujourd’hui l’histoire de la bande dessinée, celle de ses auteurs, mais aussi celle de ses supports et de ses publics, l’oscillation presque constante entre le monde de la presse et celui du livre, les liens avec la caricature, la photographie, le cinéma et le dessin animé, les échanges entre les traditions nationales et la progressive mondialisation ?
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• Jeudi 12 octobre 2017, de 18h30 à 20h - VIDÉO DISPONIBLE :
La bande dessinée en France, de Christophe à Paul Gillon.

À partir des années trente, la bande dessinée française est soumise à la concurrence frontale des comics venus des États-Unis en même temps qu’à celle plus insidieuse de la BD belge. C’est pourquoi son histoire demeure assez mal connue. De Gustave Doré à Paul Gillon en passant par Christophe, Rabier et Poïvet, de Bécassine à Barbarella, de la Famille Fenouillard aux Pieds Nickelés, du Téméraire à Vaillant et de Zig et Puce à La Bête est morte, on tentera d’approcher les spécificités d’une tradition riche en surprises.
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• Jeudi 9 novembre 2017, de 18h30 à 20h - VIDÉO DISPONIBLE :
La bande dessinée américaine, de Krazy Kat aux Peanuts.

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• Jeudi 14 décembre 2017, de 18h30 à 20h - VIDÉO DISPONIBLE :
Le moment belge, de Hergé à Yves Chaland.

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• Jeudi 11 janvier 2018, de 18h30 à 20h - VIDÉO DISPONIBLE :
Le temps des revues, de Pilote à Lapin.

Dans la foulée de Mai 68, plusieurs auteurs issus de Pilote lancent de nouveaux supports de publication, à la tonalité adulte et subversive. En 1972, Reiser, Cabu et Gébé rejoignent Charlie-Hebdo et Hara-Kiri, cependant que Gotlib, Mandryka et Brétécher créent L’écho des Savanes. En 1975, laissant L’écho aux mains de Mandryka, Gotlib lance Fluide Glacial. La même année, Druillet et Moebius fondent Métal hurlant avec Dionnet : trimestriel puis mensuel, Métal multiplie les expériences graphiques et dialogue avec le rock. Apparu en 1978, (À suivre) privilégie l’ampleur romanesque, publiant de longs récits de Pratt, Tardi, Forest, Comès et quelques autres. De son côté, Circus mise sur le récit historique avec Bourgeon, Juillard et Yslaire. Mais pendant les années 80 et 90, les ventes de ces revues diminuent, tandis que les albums se font de plus en plus nombreux.
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• Jeudi 8 février 2018, de 18h30 à 20h :
Le triomphe du roman graphique, de Will Eisner à Marjane Satrapi.

Mais si l’on parle de roman en bande dessinée, c’est La Ballade de la mer salée qui s’impose (dès 1967 en Italie et en 1975 dans le monde francophone). L’album d’Hugo Pratt ouvre la voie à Ici même de Tardi et Forest, Silence de Comès, Les Phalanges de l’ordre noir de Christin et Bilal. Et bientôt à des auteurs aussi différents que Julie Doucet et Fabrice Neaud, David B et Joe Sacco, Emmanuel Guibert et Marjane Satrapi, Alison Bechdel et Craig Thompson…
Par delà toute question de noir et blanc ou de couleur, de format ou de marketing, le roman graphique se caractérise par son ambition narrative et thématique et la liberté de son écriture. Il représente aujourd’hui, partout dans le monde, une ouverture majeure pour la bande dessinée.
• Jeudi 8 mars 2018, de 18h30 à 20h :
Les métamorphoses des mangas, d’Osamu Tezuka à Kiriko Nananan.

Par-delà l’immense succès de séries shônen comme Dragon Ball, One piece et Naruto, on s’intéressera aux parcours de quelques auteurs singuliers comme Yoshihiro Tatsumi, Yoshiharu Tsuge, Katsuhiro Ôtomo, Jirô Taniguchi, Taiyô Matsumoto, Naoki Urasawa, ainsi qu’à des autrices comme Moto Hagio, Kyôko Okazaki, Kiriko Nananan et Mari Yamazaki.
On se penchera également sur les circonstances de l’arrivée des mangas dans le monde francophone et les échanges de plus en plus nombreux entre la production japonaise et la tradition franco-belge.
• Jeudi 12 avril 2018, de 18h30 à 20h :
À la croisée des arts, de Lyonel Feininger à Lorenzo Mattotti.

La peinture et la bande dessinée entretiennent depuis longtemps des liens complexes, où le dédain le dispute à la fascination. Pensons à un artiste majeur comme Lyonel Feininger, et à la coupure qui continue d’exister entre son travail pictural et les merveilleuses pages des Kin-Der-Kids parues aux Etats-Unis au début du XXe siècle. Pensons aussi aux ambiguïtés de Roy Lichtenstein et de la fameuse exposition High and Low : Modern Art and Popular Culture, présentée au MOMA en 1990. De leur côté, les dessinateurs de bande dessinée ne se sont pas privés de mettre en scène avec ironie les chefs-d’œuvre de la peinture.
Aujourd’hui, la couleur directe et les bandes peintes s’affirment de plus en plus, tandis que beaucoup d’auteurs s’essaient à de nouveaux supports, avec plus ou moins de bonheur. Quant aux planches originales, longtemps considérées comme de simples traces d’un travail conçu pour la reproduction, les voici reconnues comme des œuvres à part entière. Mais ce marché reste fragile et les musées se montrent réticents.